Julie MONOT
À propos | Biographie | Exposition | Presse
POSSIBLY MAYBE
9 septembre - 9 octobre 2021
La Galerie Lefebvre & Fils est heureuse d'annoncer la première exposition personnelle de Julie MONOT à la galerie, en collaboration avec Anissa TOUATI, avec le travail réalisé à The Residency à Versailles.
“Possibly, Maybe” évoque une chanson, un voyage à travers les aléas de l’amour : de l’engouement des débuts de l’aventure à sa déception écrasante. “Possibly, Maybe” est avant tout une formule ouverte qui maintient un espace d’incertitude où l'artiste, Julie Monot, envisage l’idée du doute comme une question récurrente. Le doute devient l'espace mental des possibles, au sein duquel le mélange d’Histoire avec un grand H et de récits implique l’idée de fiction, de contes, de mythes et de symboles.
A la galerie Lefebvre et Fils, Monot nous transporte progressivement dans une rêverie, une dérive étrange dans un univers trouble où notre sensibilité serait différente. Une affectivité qui nous permettrait de faire face à notre peur de la mort et de la transformation.
Julie Monot a une fascination pour les animaux fabuleux, fruits d’un mélange inconscients de désirs et d’angoisse : “la figure du monstre parle du monde, du regard que j’ai sur ce monde où tout doit être beau et agréable..Mais, nous ne sommes pas dans un lieu qui n’est qu'agréable. C’est ce qui le rend beau, sensible, nuancé, percutant. Je suis attirée par l’espace entre l'effroi et le rêve. Je cherche des figures qui ne me ressemblent pas, qui ont plus d’aspérités.”
Julie Monot pourrait prendre la forme de Baba Yaga, cette sorcière célèbre que l’on retrouve dans les pays slaves : une dame-nature primitive à la fois gardienne du jour et de la nuit, de la vie et de la mort, l'essence et le mystère de la nature même. Les titres de ses oeuvres le reflètent : “Who is this”, “Eat me”, “Falling Cat”, “Snaky”, “Parano”, “Possibly Maybe”, “Vampyr”, “Night butterflies”, “Snaky”, “Les Trois Grâces”, “Tarentule”, “Spider”. Comme un jeu de masques, que l'on retrouve sur chacun des murs de la galerie, où il serait possible d’être quelqu’un d’autre, de se réinventer et de se modifier. L’exposition se déroule ainsi dans une zone intermédiaire de l'expérience, à laquelle la réalité intérieure et la vie extérieure contribuent ensemble. Un « espace potentiel » entre l'individu et l'environnement dans lequel l’artiste nous invite à entrer. Un espace où un jeu imaginatif, souvent issu de l'enfance, forme le pont entre deux mondes.
Enfant, Julie Monot parlait aux montagnes, incantait pour faire tomber la pluie, inventait des histoires animistes. Elle était fascinée par un univers auquel elle n’avait pas accès. Afin de l'atteindre, l’artiste s’est intéressée à la fabrication d'objet/œuvre capable d’avoir un statut mobile entre une œuvre et un costume par exemple. Pour elle, l’idée de la transformation et de l’activation est quasi une antithèse dans le cas de la matérialité de la céramique. Effectivement, cette dernière suppose le modelage de la terre souple, puis l’épreuve fixatrice du feu. Pour l’artiste, c’est certainement ici que se trouve le défi de cette exposition : comment fabriquer des objets en céramique qui peuvent tendre vers un potentiel mouvant de la transformation et de la performativité.
Dans l’exposition "Possibly Maybe”, de Julie Monot, les rêves et les fantasmes sont les boussoles de notre psyché et nous orientent vers des vérités enfouies. La magie de son travail réside dans ses représentations de l’imagination, du rêve et de la fantaisie et, en fin de compte, de l’art en tant que sources de résilience et de persévérance. Un extrême fait souvent ressortir l’extrême opposé; il n’y a pas de lumière sans ombre; d’une chose, émerge son contraire.
Anissa TOUATI