Jessika Wood

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HER KIND
8 décembre 2016 - 14 janvier 2017

Fille du peintre et céramiste Roger Herman, Jessika Wood est tout naturellement attirée dès l’enfance par la création et pratique déjà céramique, peinture, dessin, sculpture... L’oeuvre de son père, dont elle cherche à s’affranchir, la découverte de Matisse, pour sa maîtrise de la ligne, son attention particulière à la psychologie de la couleur, sa recherche de la simplicité, sont ses premiers pas formateurs.

En 1994, Niels Kantor inaugure la réouverture de la célèbre Kantor Gallery par une exposition des tableaux et céramiques de Jessika Wood et elle participe en 2003 à son Group Show «The Art of Punk», auprès d’artistes tels que Shepard Fairey, Raymond Petitbon et Mark Vallen.

L’exposition que lui consacre la Galerie Lefebvre & Fils, première exposition personnelle de l’artiste en France, présente un ensemble complet d’œuvres historiques et récentes de l’artiste californienne.
Her Kind regroupe trois aspects de son travail : les peintures sur toile (datées de 1994 à 2004), faisant pendant à son travail de céramique (œuvres allant de 1994 à 1996) et ses créations récentes consacrées à la broderie.

Si curieusement, ses céramiques sont très loquaces, le texte y accompagnant l’image, ses tableaux illustrant des scènes de la vie quotidienne semblent en revanche très silencieux, refusant simplement l’émotivité et la paraphrase.

Jessika Wood a donné à son exposition le titre du poème d’Anne Sexton «Her Kind» : trois strophes, énumérant les diverses conditions de la femme - partout et de tout temps : mère, épouse, amante, putain, bonne ménagère... Ces stéréotypes étant énoncés sans affect et sans jugement - simple constat, et se terminant tous par ce petit refrain :


«...
A woman like that is not a woman, quite.
I have been her kind. 
... 
A woman like that is misunderstood. 
I have been her kind.
 
I have ridden in your cart, driver,
waved my nude arms at villages going by,  
learning the last bright routes, survivor  
where your flames still bite my thigh  
and my ribs crack where your wheels wind.  
A woman like that is not ashamed to die.  
I have been her kind.»

Féministe engagée, admiratrice de l’œuvre poétique de Anne Sexton, Jessika Wood reste troublée par la coïncidence du jour de sa naissance avec celui du suicide de la poétesse.

Et la broderie, art ménager et apaisé, quoi de plus féminin et conventionnel.
«Home Sweet Home», Abécédaires, Proverbes et Psaumes, calligraphiés avec soin au point de croix.
Mais, les scènes représentées dans cette série de travaux d’aiguilles intitulée «Her Ladies» n’ont rien d’habituelles pour ce medium particulier : jeux érotiques, s-m, bondages, libertinage. Les divers sujets y sont traitées avec la bonne volonté implacable d’un entomologiste consciencieux.
Et non sans un humour dévastateur.