Ever BALDWIN & Wayne FISCHER
8 décembre 2022 - 7 janvier 2023
À propos | Biographie | Exposition | Presse
La galerie Lefebvre et Fils est heureuse de présenter, en collaboration avec Aurélien Gendras, les toiles de l’artiste américain Ever Baldwin et les sculptures de l’artiste américain basé en France Wayne Fischer.
Ever Baldwin est basé à Catskill NY. Il est représenté par la galerie Marinaro à New York. Ses expositions récentes incluent des présentations en solo avec Marinaro, Emma Gray/Five Car Garage à Los Angeles et JAG Projects à Hudson House à Hudson, NY. Son travail a récemment été évalué dans Artforum online et The New York Times. Ever est récipiendaire 2021 de la bourse NYFA/NYSCA en peinture. Il est titulaire d'un BFA en peinture du Maryland Institute College of Art de Baltimore, Maryland et d'un MFA de The School of The Museum of Fine Arts de Boston, Massachusetts.
«Wayne Fischer a étudié l’art, la physique et l’astronomie de 1972 à 1978. Passionné par les fossiles et les origines de la vie, il oriente très vite sa création vers la sculpture, et choisit son matériau de prédilection, la porcelaine. L’artiste cherche à exprimer l’essence de la vie entre germination rassurante et dérèglements ténébreux, entre nature et étrangeté, thèmes qui vont constituer par la suite le fil conducteur de tout son oeuvre, dont les traits essentiels ont été mis au point au milieu des années 1980. En 1986, il quitte Boston pour s’installer à Paris. Depuis 1992, il vit et travaille dans le sud de la France, près de Toulon. Sa créativité indépendante et sa maîtrise technique ont été remarquées lors de manifestations internationales. Plusieurs institutions américaines et le musée des Arts Décoratifs à Paris ont acquis ses oeuvres.
Le propos esthétique de Wayne Fischer est en accord total avec les caractéristiques de fluidité, plasticité, mémoire du geste et empreinte, inscrites au coeur du matériau porcelaine : les plaques de porcelaine sont moulées sur des formes molles puis montées en volumes, rassemblées face et dos tel un patron de couture, les trouées intérieures étant tournées indépendamment puis raccordées afin de constituer des doubles parois d’une maîtrise technique admirable. Les surfaces sont alors accentuées dans leurs creux et bombés grâce à un aérographe de colorants gris, havane, bleuté ou violacé ; puis pulvérisé avec un vernis craquelé transparent brillant. Après cuisson, un processus patient de sablage et de ponçage procure à la porcelaine une glaciation nacrée de sa surface, combinant matité et transparence. Chaque pièce devient comme un fossile précieux en état de latence ou de transsubstantiation. La texture aux fines craquelures peut évoquer aussi l’épiderme humain, courbes molles et nodules nerveux, renflements et crevasses, muscles et os sous la peau. Cette impression n’est pas la plus rassurante qui soit : on y trouverait des coincidences d’intentions troublantes avec l’univers fictionnel du réalisateur David Cronenberg, où la menace larvée vient précisément de l’intérieur de nos corps et de nos organes, de leurs possibles inexploités ou incontrôlables. Ces préoccupations esthétiques trouvent aujourd’hui une conjonction heureuse avec le goût du fantastique et de l’anticipation, palpable dans l’art actuel et le design : formes visqueuses mais compactes de Matthew Barney, fascination pour l’univers médical et les métamorphoses du corps chez Orlan, images de synthèse entièrement tournées vers l’imaginaire du jeune designer Ora-Ito, inspiration toujours plus organique des créations de Philippe Stark ou de Marc Newson.»
Frédéric Bodet, extrait du catalogue de l’exposition
«Circuit Céramique» au Musée des Arts Décoratifs de Paris, 2010-2011